Le Traité de Paix
Pour toutes les races alternatives
Il faut savoir que les loups-garous et les vampires sont des ennemis naturels, et si maintenant ils ont appris à cohabiter sur un même territoire, ce ne fut pas toujours le cas. Des prédateurs redoutables, tout aussi attachés à leur territoire les uns que les autres et aussi dominants – bien que complètement différents ; cela a eut pour résultat de nombreuses guerres sanglantes et cachées aux yeux des humains. Au fil des siècles, la haine qui les unissait n’a jamais vraiment disparue, bien qu’ils aient appris à se supporter par dépit : les vampires ne sont pas certains de pouvoir gagner si jamais les loups venaient à commencer une nouvelle guerre, et les loups ne veulent pas plus attirer l’attention des humains que ce n’est déjà fait. Une trêve précaire a fini par s’installer mais la rancune, elle, reste tenace.
Le traité de paix entre les races a été établi en 1987, sous la haute surveillance du Marrok et de ses lieutenants, du Conseil Vampirique, du Directoire, du Cercle et de Saoirse O’Connor. Il aura fallu plus de deux ans de négociations pour parvenir à un accord, bien que précaire mais vital pour toutes les races. L’éternelle guerre ne pouvait plus durer, pas si les races voulaient que les humains continuent à ignorer leur existence et évitent ainsi de déclencher une immense chasse aux sorcières. Sans compter qu’il était temps pour eux de se comporter en race civilisée, et de s’adapter à la société qui n’avait eu de cesse de se développer au fil des siècles.
L’article principal de ce traité est évidemment
l’interdiction de verser le premier sang d’une autre race. Cela n’a pas empêché pendant longtemps les nombreuses provocations, en espérant que l’ennemi craque et attaque le premier, et aujourd’hui encore, cela continue. Mais les représentants des races sont clairs : la tolérance est de zéro pour toute attaque.
Il est également
interdit d’entrer dans le territoire d’une race sans l’avertir, par acte de courtoisie. Bien sûr, il y a au moins une meute et un essaim sur le même territoire, mais cela signifie que ces loups ou vampires doivent annoncer leurs invités, tout comme les solitaires doivent se présenter devant l’Alpha et devant le Maître. Cela évite les surprises désagréables, comme celle de se retrouver avec un mort parce qu’une créature s’est sentie attaquée sur son territoire.
Certaines règles sont là pour ménager les susceptibilités de chacun, comme par exemple celle définissant qu’un
loup ne peut enlever un humain d’une ménagerie, ou
un vampire ne peut enrôler quelqu’un ayant un rapport de près ou de loin à une meute. Dans tous les cas, si l’existence de ce traité a provoqué une certaine effervescence, le Marrok ou le Conseil n’a toléré aucun écart, tuant aussitôt le peu ayant osé le transgresser ouvertement. Maintenir des relations cordiales avec un ennemi de longue date demande beaucoup d’énergie.