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Sujet: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mar 30 Aoû - 3:58
Last Breathe, épisode 01 Ft. Abel & January
«Dix-huit heures trente. Je me trouvais derrière le volant de ma voiture alors que le ciel commençait lentement à devenir sombre, je voyais le soleil commencer à descendre de plus en plus bas devant moi. La température n’était pas clémente aujourd’hui, la pluie tombait depuis des heures et le vent soufflait sa brise glaciale d’une force surprenante. Je tenais fermement le volant de ma mustang entre mes mains alors que je devais me rendre à l’hôpital de la ville, mais cette fois, ce n’était pas pour aider les autres, mais plutôt pour me faire aider moi. Je n’en avais pas envie, je ne voulais de l’aide de personne et je me disais que si j’étais malade c’était pour une raison. Je suis le genre de personne qui croit au destin, je me dis qu’il n’arrive jamais rien pour rien dans la vie. Même si certaines personnes sont prêtes à défier le cours de leur vie, ce n’était pas la même chose pour moi et de plus, je n’avais personne pour me pousser à le faire. Pourtant, j’étais en train de me rendre à l’hôpital. Malgré le fait que je ne suive aucune directive pour le moment, je me rendais pour un examen de routine. On venait de me diagnostiquer la leucémie cela faisait quelque semaines, je ressentais les symptômes depuis peu et ils me rendaient parfois un peu trop faible. Il m’arrivait souvent d’avoir des troubles de la vision ou de ressentir des hautes le cœur, mes nuits étaient souvent mouvementées, mais ça ne m’arrivait encore que très rarement. J’allais suivre les traitements de temps en temps, les oubliant à un moment ou refusant simplement d’y allez parce que j’étais trop têtue, parce que je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas croire que j'étais malade. Apprendre que j’étais malade avait fait une brèche dans le temps et depuis que j’avais appris que j’allais peut-être mourir, rien n’était plus pareil pour moi. J’avais mis un frein à mes relations amicales et j’avais décidé de ne m’impliquer amoureusement avec personne. Les attaches étaient devenues une option que je ne voulais plus envisager, je savais trop bien ce que c’était de perdre quelqu’un qu’on aimait. Je ne voulais surtout pas parler de ma maladie à qui que ce soit, je n’ai jamais aimé que les gens prennent pitié de moi, je l’avais déjà trop vécu à la mort de ma mère. La sensation avait été désagréable et je ne tenais pas particulièrement à renouveler cette mauvaise expérience.
Ce ne fut pas très long avant que je ne stationne ma voiture devant la grande bâtisse qui était l’hôpital. Je fermais donc le contact et j’allais m’apprêter à sortir quand ma vision se mettait à se déformer. Je pouvais entendre la pluie se percuter contre le toit de ma voiture et je levais mes mains devant mes yeux pour les regarder. Les contours étaient flous, comme si mes yeux étaient incapables de distinguer correctement les formes. J’ai surement du rester quelques bonnes minutes à regarder mes mains, le temps que ma vue cesse de faire des siennes. Je fermais les yeux pendant un moment pour les ouvrir à nouveau et c’est comme si rien ne venait de se passer. Je poussais un soupir avant de jeter un regard dehors, j’observais la pluie qui tombait sans cesse depuis tout à l’heure, les gouttes étaient de plus en plus grosses. Je refermais ma veste de cuir contre mes épaules, je remontais mon capuchon contre ma longue chevelure noire que j’avais nouée en une queue de cheval contre ma tête. J’avais enfilé un simple jeans troué avec de bottillons noirs qui montaient par-dessus mon jeans. Un t-shirt noir et un large foulard de couleur gris qui s’enroulait autour de mon cou. Je poussais rapidement la porte, prenant soins de verrouiller ma voiture et je me dirigeais vers la porte principale qui s’ouvrait automatiquement à mon arrivée. Le temps était vraiment peu clément. Je rabattais mon capuchon sur mes épaules pour faire le chemin que j’avais déjà fait quelquefois auparavant. Je n’avais pas besoin d’aide, je savais parfaitement me débrouiller dans les couloirs trop blancs. En entrant dans l’hôpital, la clarté me fit fermer les yeux pendant un instant, mais ce ne fut pas très long avant que je ne me mette en route. Je laissais mes pas raisonner dans les couloirs, je montais quelques escaliers pour me rendre à l’administration. Je m’approchais et posais mon regard sur la demoiselle derrière la vitre, je ne l’avais jamais vu auparavant, elle devait être nouvelle ici. Quoiqu’il faut dire que je ne passais pas non plus tout mon temps ici. J’affichais un bref sourire avant de prendre la parole.
« -J’ai un rendez-vous à 18h30. January Satyne Blackheart.»
Je laissais la demoiselle regardez ses papiers et ce ne fut pas long avant qu’elle ne me dise de prendre place sur un des bancs pour attendre. Je retirais mon manteau pour attendre le médecin qui avait été assigné à mon dossier, d’ailleurs il avait un assistant avec lui, un aide soignant en qui je ne faisais pas trop confiance. Ce ne fut pas très long avant que nous ne nous rendions compte de nos natures respectives, nous étions fondamentalement les même, mais avec de grandes différences. Je n’étais pas comme lui, il n’était pas comme moi. Après un moment d’attente, le docteur Rockwell venait me chercher pour que je me rende dans la salle avec lui. J’y passais surement une bonne demi-heure, le temps qu’il me fasse la morale parce que je ne suivais pas à la lettre ce qu’il me disait de faire. Je sortais donc de la pièce dans un soupir. Je ne voulais pas partir tout de suite, je voulais m’assurer que les patients dont je m’occupais habituellement se portent bien et c’est pour ça que je ne quittais pas tout de suite, me mettant en marche vers les chambres où j’avais l’habitude de me rendre. J’arpentais les couloirs silencieux tout en observant par les petites vitres qui se trouvaient sur les portes. Un son attirait mon attention, un son de sac, de frottement. Je me dirigeais donc vers la source de bruit pour apercevoir Abel. Je restais sur le coin de la porte pour regarder ce qu’il faisait, déjà à la base je ne l’aimais pas trop parce que je ne lui faisais pas vraiment confiance. Je laissais mon regard observer ses gestes pour me rendre compte qu’il venait de voler une poche de sang et la glisser dans son sac, heureusement pour moi, il ne m’avait pas encore remarquée. Premièrement, je ne lui faisais pas confiance et il savait que j’étais atteinte de la leucémie, quelque chose que je n’avais pas dit à qui que ce soit. J’entrais donc dans la pièce vide, laissant mon regard posé sur lui. Autant lui demander ce qu’il était en train de trafiquer, il voulait faire quoi avec ce sang de toute façon.
« -Tu peux me dire qu’est-ce que tu es en train de faire?»
Je me demandais bien qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir me raconter et j'attendais une réponses avec impatiente. Mon ton avait été un peu plus ferme que je ne l'aurais voulu, surement qu'il allait se douter que j'avais ce qu'il venait de faire.»
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Abel Halloran
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mar 30 Aoû - 10:36
Profitant de mes derniers instants de répit avant de rejoindre l’hôpital, j’observais ma sœur dans le salon, plumeau en main et bandana sur la tête tandis que je buvais, davantage par habitude que par désir, mon énième café noir de la journée. « Tu bosses ce soir ? » lui demandais-je inquiet. « Mouais. Et ma motivation frôle le zero pointé.» Elle m’arracha un sourire discret alors qu'au détail de ses traits tirés, je la trouve étrangement soucieuse. Plus je la détaille, plus ses gestes me semblent lasses. Je la trouve presque éteinte, pensive et soucieuse à l’image de ses maudites années où, victime d’un bourreau, elle cachait ses hématomes derrière des lunettes noires ou des cols roulés.
« Tu travailles 7/7, sans compter les heures que tu passes avec la meute.Tu devrais t'accorder quelques jours de congé.» insisté-je même un peu, la fixant d’un regard froid et autoritaire. « Tu t’en fais pour rien. Je suis en pleine forme. » « Tu as brisé tout tes miroirs » la taquiné-je sceptique. « Très drôle Halloran. » protesta-t-elle agacée en me lançant vivement son plumeau «Et puis, ça te va bien de dire ça. On croirait que tu t’es directement échappé d'un frigo de la morgue de l’hôpital. »
Force est d’admettre qu’elle n’avait pas totalement tort. J’enchaînais, depuis plus d’une semaine, les services de nuit à l’hôpital. Pourtant, je ne m’en plaignais pas. J’aimais les horaires décalés. Même si je pars légèrement plus tôt que Dakota, je pouvais au moins l’embrasser avant de partir. Nous rentrions plus ou moins à la même heure et, nous écrouant au fauteuil de notre forteresse, nous étions libres d’entretenir notre complicité et d’échanger les faits divers qui rythmèrent notre journée. « Tu as gagné petite sœur » lui cédais-je en ramassant l’ustensile multicolore pour le lui rendre « Je t’envoie un message en sortant de l’hôpital pour savoir où tu en es. A tout à l’heure princesse.» Ainsi j’avalai mon café, déposai la tasse dans l’évier de la cuisine, récupérai mon sac de travail et, quittant la maison en hâte – j’étais un peu en retard – j’enfourchai ma moto jusqu’à mon lieu de travail.
A l’hôpital, le parking est bondé quand la rotonde est inondée de perfusion reliée à une patientèle éclopée, fumant et toussant dans l’entrée. A les voir, je me sens mal dans ma peau. S’ils n’ont pas la santé physique, au moins sont-ils sains d’esprit. Alors que font-ils encore ici, ces malades incurables ? Pourquoi ne s’enfuient-ils pas à toutes jambes vivre intensément les derniers mois de leur vie ? Leur condamnation est si différente de la mienne, si j’avais leur chance, j’agirais exactement comme cette jeune sorcière destinée à la souffrance. Elle fait choix de vivre sans traitement. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien mais que Dieu la préserve assez longtemps, qu’elle jouisse des bienfaits de ce monde paradoxal, tantôt pourri et tantôt magique. A son cruel destin, elle n'en mérite pas moins. Moi, mon sordide sort me donne des sueurs froides et pour rejoindre mon service, je renonce à l’ascenseur trop chaud. Je privilégie, à mon ascension, les escaliers de service où je répétais inlassablement ce rituel qui sauverait mon âme. Je le découvris dans un vieux grimoire rédigé par la main tremblante d’un de mes ancêtres. Malheureusement, il était sombre. Sacrifice humain sur un autel une nuit de lune pleine, je me répugnais à le réaliser dans ses conditions. Je décidai donc, bon gré mal gré, qu’à ma première pause, je déroberais une poche de sang qui, je l’espérais, ferait très bien l’affaire. En attendant, j’ai rejoins les vestiaires où je saluai quelques collègues et j’investis mon costume d’aide-soignant quand vérifiant les constantes des alités du service oncologie, je l’ai croisée. Elle ne m’accorda aucun regard et je n’y prêtai que peu d’attention. Toutefois, admettre que je suis indifférent à sa présence serait mentir. January m’intrigue plus que de raisons et souvent, en relisant son dossier, je m’interroge sur ses motivations à si mal suivre son traitement. Quelles sont ses blessures pour qu’elle accorde si peu de crédit à sa vie ?
***
Tic. Tac. Tic. Tac. Plus que 550 secondes de patience avant ma première pause. Je me sens dans la peau d’un compulsif tant je suis pressé d’exécuter mon dessein des plus malsains. Soudain, alors que je parviens à peine à quitter l’horloge des yeux, le chef de service me libère pour le quart d’heure. Ô joie. Rédemption bienvenue quand je ne tiens plus. J’ai donc fait mine de rejoindre la cafétéria quand lorgnant par-dessus mon épaule, je constate que nul ne m’épie. Alors, je fais demi-tour pour rejoindre nonchalant, mon sac sur le dos, la banque de sang où je dérobe de quoi, je l’espère, sauver ma peau. Comment n’ai-je pu sentir cette présence derrière moi ? Comment ai-je pu autant manquer de vigilance ? Une intruse à la voix fluette me surprend en flagrant délit de cleptomanie. J’aurais pu paniquer, trembler et peut-être même redéposer l’objet de mon délit la où je l’ai trouvé. Au contraire, je referme la fermeture éclair de mon paquetage, me redresse noblement et tourne légèrement la tête pour découvrir le visage de l’invité surprise :
« Pourquoi poser la question alors que tu sais parfaitement ce que je viens de faire, sorcière ! » lui répondis-je désinvolte avant de lui faire face, droit comme I et anormalement serein. « La bonne question, c’était plutôt : qu’as-tu l’intention d’en faire. Et je répondrais volontiers si tu étais prêt à l’entendre. Ce dont je doute. Sur ce, je te souhaite une bonne soirée. Tu devrais rentrer chez toi, dans ton état, un hôpital est un nid à microbes que tu devrais éviter.» Mon conseil sonnait faux. En réalité, je voulais simplement prendre congé. Néanmoins, j’étais incapable de quitter la pièce comme ça, sans autre forme d’avertissement qu’un sourire sombre. A son ton trop ferme, j’avais l’étrange sentiment qu’elle ne se contenterai pas de ses non-dits. « Tu n’as pas l’intention de me laisser partir comme ça, je me trompe ? Qu’est ce que tu attends January ? » Je m’adressais à elle comme si nous étions intimes quand nos seuls points communs sont sorcelleries et condamnation.
January S. Blackheart
Jan' ✗You take my troubles away
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mar 30 Aoû - 14:27
Last Breathe, épisode 02 Ft. Abel & January
Un tas de raisons me forçait à agir de la sorte et surtout des maux que j’étais incapable de panser, une vie que je ne pouvais oublier, c’était impossible, voire même irréalisable. Je n’avais pas envie de me justifier, je n’avais pas envie de donner une raison sur mes actions et quand mon médecin me posait la question je ne répondais que des réponses vagues et imprécises. Je n’avais pas besoin de lui dire le pourquoi du comment et je ne voyais pas pourquoi j’aurais besoin de lui avouer mes raisons personnelles. Je n’avais pas envie de le faire même s’il me le demandait une fois de plus alors que je me contentais d’écouter ce qu’il avait à me dire pendant cette demi-heure qui m’avait semblé interminable. J’avais envie de l’envoyer balader, mais je ne le faisais pas, il me disait que je devais suivre mes traitements parce que ça allait allonger ma durée de vie et même me sauver, mais il n’y avait rien de certain. Je pense qu’il ne voulait pas me dire que j’étais condamnée, mais c’est certain qu’en ne suivant qu’à temps partiel mes traitements je ne m’aidais pas du tout. Je n’en avais pas envie, je me contentais de suivre mes instincts, de vivre ma vie et de m’épuiser de plus en plus. Je me malmenais, j’en étais consciente. D'un côté, je vivais égoïstement et de l’autre côté je vivais pour les autres. Ma vie était comme moi, changeante et pleine de contraste. À un moment je pouvais me montrer calme et enjouée et l’instant d’après c’était le contraire. J’étais consciente que je n’étais pas des plus facile à vivre et c’est pour cette raison que je ne voulais pas imposer cela à personne, mon comportement ma vie et surement ma mort. Il y avait plusieurs raisons pour quoi j’agissais de la sorte, par peur et parce que je n’avais pas envie de passer ma vie cloitrée entre ces quatre murs. De toute façon, je n’avais pas beaucoup de considération pour ma vie parce que je perdais tous ceux que j’aimais.
Je ne savais pas comment me comporter face à Abel, surtout parce qu’il en savait trop sur moi et que je n’avais pas envie qu’il me prenne en pitié. C’était une des raisons, pourquoi je n’avouais rien à qui que ce soit, je n’aimais pas que les gens me prennent en pitié et qu’ils agissent avec moi par simple compassion. C’était le genre de chose qui me dégoutait. En me rendant vers les malades à qui je rendais souvent visite, je ne m’attendais pas à tomber sur Abel et je ne m’attendais pas à le voir en train de faire cela. Je me demandais pourquoi il faisait cela et un tas de questions se bousculaient dans ma tête alors que je me glissais dans la salle pour poser mon regard sur lui. Je l’observais, mes iris verts se posaient dans les siens. Je le laissais refermer son sac, mais je ne bougeais toujours pas le laissant faire quelques pas vers moi. Le jeune homme était plus grand que moi et me dépassait largement en force et en muscles. Ce n’est pas pour autant que j’allais me mettre à avoir, je n’allais surement pas le laisser passer sans avoir d’explications précises, mais je ne savais pas si j’avais vraiment envie de savoir ce qu’il allait faire avec cette poche de sang. Je laissais mon regard poser dans le sien, je ne bronchais pas et le défiait du regard, quelque peu provocante. J’aimais faire réagir les gens, j’étais comme ça et il ne fallait pas chercher à comprendre.
« -Je demande parce que j’aurais pensé ne pas voir la bonne chose, pourtant il faut croire que c’est le cas.» Je marquais une pause, croisant les bras contre moi poitrine, j’avais reposé ma veste de cuir contre mes épaules frêles. « -Merci de t’occuper de ma santé, mais je n’ai pas l’intention de partir, surtout avec ce que je viens de voir. Je ne pense pas que tu as envie que ça se sache, tu vas faire quoi? Me menacer pour ne pas que je le dise? »
Un sourire moqueur prenait place sur mes lèvres alors que je ne le quittais pas du regard. Qu’il me pousse, qu’il m’en veuille, qu’il face n’importe quoi je n’en avais réellement rien à faire. Je ne lui faisais pas confiance, encore moins avec ce que je venais de voir. Un sourire en coin venait reprendre place sur mes lèvres, il me connaissait un peu et il savait très bien que je n’allais pas le laisser partir aussi facilement. N’importe qui aurait agi de la sorte.
« -C’est comme si tu me connaissais parfaitement bien. Après tout, c’est normal que je ne te laisse pas partir tout bonnement après ce que tu viens de faire non?» Je laissais mes bras croisés et je ne bougeais pas d’un centimètre depuis tout à l’heure. Mon visage était quelque peu penché vers l'arrière alors que je le regardais. « -Si tu as envie de me donner des explications, amuse-toi, mais je me doute que ça ne va pas améliorer l’opinion que j’ai de toi. Elle n’est déjà pas très bonne de toute façon alors je ne pense pas que cela va y changer grand-chose.»
Je n’aimais pas du tout qu’il sache que je risquais de mourir, surtout qu’il me disait que je devais faire attention pour ne pas attraper des microbes. Comme si j’avais réellement besoin de ses conseils, je n’avais pas besoin d’un voleur de poche de sang pour me donner des conseils. Depuis quelques jours je commençais à ressentir de plus en plus de symptômes, mais comme toujours, je faisais totalement le contraire de ce que je devais faire. J’aurais dû partir tout de suite après mon rendez-vous, mais au lieu de cela je m’acharnais à rester ici pour veiller sur mes patients. C’est moi qui aurais besoin de quelqu’un pour veiller sur moi, mais je ne laissais personne s’introduire dans ma vie de la sorte, justement parce que je n’avais pas envie que cela se produise.
Dernière édition par January S. Blackheart le Jeu 1 Sep - 5:10, édité 1 fois
Abel Halloran
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mer 31 Aoû - 7:33
Ainsi postée devant moi, les mains croisées sur la poitrine, le regard noir et la tête haute, je la trouve absurdement amusante. Sans doute se croit-elle en position de force, m’imaginant honteux d’avoir été pris en flagrant délit de vol. Si elle est réellement capable de m’impressionner ? Elle, petit oie blanche à la prestance sur-jouée ? C’est mal me connaître quand dans mes veines coulent le sang de générations de sorciers. Aussi, j’éclate d’un grand rire. « Tu devrais te détendre tu sais, ta soi-disante autorité n’a aucun effet sur moi ma belle » Qu’ai-je à craindre ? Qu’elle révèle mon secret à ma hiérariche ? Quand bien même y songerait-elle, je ne lui prête pas ce courage. Si elle détenait cette qualité, n’affronterait-elle pas son sort en soignant son mal ? Laisserait-elle sa maladie la bouffer peu à peu, sans se battre ? Sans se défendre ? Elle n’est pas condamnée. Du moins, pas encore. Patience et traitement pourraient largement, si elle le souhaitait, vaincre sa leucémie. Or, de nos jours, il est plus aisé de mourir que de vivre, elle n’est rien de plus qu’une lâche à mes yeux. Une lâche en rien comparable au patient atteint d’un cancer généralisé mais qui fume toujours leur paquet de cigarette quotidien. Une lâche inconsciente qui devrait davantage me craindre que me défier. Une colombe fragile qui bombe le torse et qui se gonfle d’orgueil. Une oie blanche qui s’enorgueillit de me retenir alors que sa magie de sorcière éveillée n’est rien face à la mienne. Ne ressent-elle pas cette puissante aura édifiée par ma colère envahir la pièce vide et froide ? Si je l’utiliserai contre elle ? Certainement pas. Pour moi ? Evidemment.
« Moi ? Te menacer ? Et Pourquoi faire ? Dis-moi ?» ai-je demandé l’œil soupçonneux tandis que je balance mon sac à ses pieds. « Jamais tu ne raconteras ce que tu viens de voir parce que tu sais que personne ne te croira. Ma magie est plus subtile que la tienne et tu le sais. Si tu ouvres mon sac, maintenant, tu n’y trouveras rien. Alors, comment compterais-tu expliquer à ceux qui voudront bien t’entendre que tu es certaine de ce que tu as vu. Au mieux, ils te croiront folles. Au pire, ils croiront que c’est toi qui a volé cette poche de sang et que tu m’as désigné coupable car j’étais la au mauvais endroit au mauvais moment. Alors, je t’en prie. Défie-moi encore un peu et va voir qui de droit que je rigole haut été fort ? Va. Qu’est ce que tu attends ?» Mes pupilles caramel la fixent lourdement, cherchant une faille dans son comportement. Je pensai même à ouvrir la porte pour l’inciter à se jeter dans la gueule du loup. Je n’en fis pourtant rien. « De te trouver un mensonge pour justifier ta présence ? Parce qu’entre nous, avoue-le, me demander ce que je fous là est une parade à mes propres questions. Tu te méfies de moi au point de me suivre ? Tu n’es qu’une petite curieuse ou mieux, tu avais les mêmes intentions que moi en venant jusqu’ici ? Je t’écoute. Tu m’intéresses. »
Malgré son sourire moqueur, je devinais l’avoir froissée. Elle ne sait plus quoi inventer pour se montrer plus forte qu’elle ne l’est. Sa veste sur l’épaule n’est qu’une tentative pour le cacher. Elle va même jusqu’à me défier, un sourire moqueur au coin des lèvres. J’ai arqué un sourcil perplexe. Pour qui me prenait-elle ? « En fait, tu crois savoir qui je suis c’est ça ? Quand tu me vois, tu te dis : Ô le vilain sorcier qui fait de la magie noire comme il est dangereux. Surtout, il faut le le surveiller et protéger ces pauvres malades de ce monstre ambulant. » imaginé-je dans un tableau peu flatteur. « Sérieusement, c’est ridicule. Tu sais ça ? » la sollicité-je sans méchanceté, juste irrité « Je suis même stupéfait parce qu’à première vue, comme ça, tu as plutôt l’air d’une fille intelligente. »
Nonchalant, je m’appuie contre l’une des étagères recouvrant les murs blancs de la salle réfrigérée. D’ailleurs, il y fait froid mais, nous sachant à l’abri des oreilles curieuses, je verrouille la porte à l’aide d’un sort, disposé à quelques révélations puisqu’elle ne me laissera pas partir sans explication « Tu vois, Jane, que tu me suives jusqu’ici, c’est une chose ! Que tu veuilles tout raconter, je peux aussi comprendre. Par contre, que tu te fondes sur les idioties qu’on lit dans les livres de magie afin de te faire une idée de moi, je le digère moyennement. Tu ne me connais ni d’Eve ni d’Adam, tu attends que je te rende des comptes et tu t’adresses à moi comme si nous étions amis. Or, nous sommes fondamentalement différent toi et moi. Et je ne parle pas de sorcellerie.» Les sorciers éveillés, souvent, ont le droit de s’intéresser à la magie qu’il souhaite, souvent celle qui colle le mieux à leur personnalité. Pour moi, ce fût différent. La magie noire m’a choisit, pas le contraire. « Vois-tu, les sorciers de mon espèce ne choisissent pas. La magie le fait pour eux, qu’ils le veuillent ou non. Alors, je ne te demande pas de m’apprécier, au contraire je m’en moque éperdument. Quand tu sortiras de cette pièce – ou du moins, quand j’aurai décidé que cette conversation a assez duré, tu sortiras de ma vie aussi vite que tu y es entrée. Toutefois, avant de te libérer, je tiens simplement à te préciser qu’il est parfois préférable de voler des poches de sang humain plutôt que le prélever à la source. Tuer un être humain pour son hémoglobine n’est pas donné à tout le monde. Même pas à tout les mages noirs comme tu peux le voir. Néanmoins, si tu trouves toujours mon vol aussi immoral, plutôt que sacrifier une innocente, tu peux toujours te sacrifier par grandeur d’âme. Après tout, tu ne te soignes pas et tu dois certainement cacher ta maladie puisque tu te pointes toujours ici seule. Tu n’as rien à perdre, je me trompe ? » Mon assurance frôlerait presque l’insolence. Cette sorcière ne me fait pas peur. « Après, si tu es plus catholique que le pape lui-même. Ne te gêne pas, va voir ton médecin et révèle lui ce que tu viens de voir. Je t’ouvrirai la porte avec grand plaisir mais c’est à tes risques et périls. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc January. » l’avertis-je un rictus mesquin au coin des lèvres.
January S. Blackheart
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mer 31 Aoû - 11:40
Last Breathe, épisode 03 Ft. Abel & January
Abel me surpassait facilement d’une tête et ce n’est pas pour autant que j’allais me mettre à trembler devant lui. Toute personne normale aurait dû avoir peur face à cette étrange situation, ou simplement ne pas lui tenir tête, mais j’étais comme ça. Il y avait malheureusement peu de choses qui me faisaient réellement peur même si ces choses pouvaient mettre ma vie en danger. Mon but n’était pas de l’intimider ou de lui faire peur parce que je me doutais que je n’allais pas être capable d’exécuter de telles prouesses. Je laissais mes bras croisés contre moi, mon regard porté dans le sien. Un regard que je soutenais sans aucune difficulté. Je ne me prenais pas pour une autre, j’étais simplement moi (en partie) et ce n’est pas lui qui allait me faire peur, malgré se présence et le sourire moqueur qu’il affichait. Le mien l’était tout autant. Ma vie était condamnée depuis tellement longtemps, je jouais avec le feu, j’y avais d’une certaine façon pris goût et je me plaisais à le faire. J’avais envie de soupirer mais je retenais ce soupire de franchir mes lèvres, je ne savais pas encore à quoi m'en tenir avec lui et j'étais sur un terrain glissant. Je ne le connaissais que très peu alors qu’il en savait déjà trop sur moi. Je le regardais alors qu’il me sonnait de me détendre et il ajoutait un ma belle par-dessus le marcher, je soupirais doucement décroisant mes bras dans un geste las. Je ne me sentais pas tendue le moins du monde et je n’avais jamais aimé les personnes arrogantes, même si je l’étais moi aussi. Je ne me pensais pas plus forte que lui, je n’avais pas besoin qu’il me fasse un cours d’histoire sur la magie, j’en savais déjà assez et je ne pratiquais pas la magie pour être plus fort qu’un autre ou un tel, mais bien pour aider les autres et parce que la magie est la seule chose qui me restait de ma mère.
Je me taisais, écoutant ce qu’il était en train de me dire et pourtant mon sourire ne quittait pas mes lèvres, j’étais arrogante, mais il l’était lui aussi. Nous étions a égalité. C’était un combat que je pouvais perdre, mais mon but n’était pas vraiment de gagner. Je n’en avais réellement rien à faire et je me demandais encore ce que je faisais ici à l’écouter débiter ces quelques paroles. Il avait raison d’une certaine façon et je n’avais pas réellement l’envie d’allez crier sur les toits ce que je venais de voir, je voulais des questions, je voulais savoir, je voulais comprendre et contrôler. Tellement de choses étaient hors de mon contrôle et j’avais parfois de la difficulté à accepter que ce soit le cas. Je le laissais parler, mon regard vert posé dans le sien et au moment où il se taisait j’ouvrais la bouche.
« -Qu’est-ce que tu es en train de faire au juste? C’est un concours entre qui est le plus fort? Tu penses que je suis assez folle pour penser que je le suis plus que toi? Je me doutes que tu l'est beaucoup plus que moi mais ce n'est pas la question.» Je hochais la tête doucement de droite à gauche, je savais que sa magie était plus adroite que la mienne et ce n’était pas cela la question.« -Mais tu racontes n’importe quoi Abel. S’il y a bien une chose que je ne fais pas c’est te suivre, tu n’avais qu’à te montrer plus subtil et je ne serais pas tombée sur toi en pleine séance de kleptomanie.»
Je ne bougeais pas de ma place alors que la porte se fermait complètement derrière moi pour se verrouiller, je faisais un pas vers l’avant pour m’approcher sans le vouloir de lui. Je ne sais pas pourquoi il y avait cette tension entre nous, mais j’étais incapable de lui accorder ma confiance, c’était peut-être un jugement basé sur une impression, mais c’est ce que je ressentais. S’il n’était pas ce qu’il prétendait être alors qu’il me le prouve parce que pour le moment ma méfiance ne faisait qu’augmenter. Je le laissais s’appuyer sur le mur, pour ma part je ne bougeais pas alors que je sentais le froid prendre place contre ma peau, ce n’était pas l’endroit idéal pour avoir une discussion, mais je n’avais pas l’intention de partir. Ce qu’il dit eut le don de me faire sourire, me sacrifier pour je ne sais quelles raisons stupides. D'ailleurs, j’étais surprise de rester ici à écouter ce qu’il avait à me dire, mais j’avais cherché les explications alors je n’allais pas non plus partir.
« -Non en effet je n’ai rien à perdre. Ma vie n’a pas plus d’importance que cela. Tu as raison et encore une fois raisons en disant que je porte des jugements sur toi, mais je ne vois pas comment je pourrais ne pas le faire.»
Je marquais une pause, je voulais ajouter quelque chose d’autre, mais sans prévenir ma vision devenait floue. Le visage d’Abel que je pouvais parfaitement distinguer quelques instants plus tôt était en train de devenir un peu trop imprécis. Je voyais les couleurs prendre des distorsions inimaginables et c’est pour ça que je stoppais net de parler. Il n’attirait plus mon attention, ni lui, ni sa proche de sang et je fermais les yeux faisais un pas vers l’arrière pour m’appuyer sur le mur. Mes sourcils se fronçaient alors que j’entendais la voix d’Abel, il devait surement se demander ce que j’étais en train de trafiquer. Ma main droite se levait alors que je la portais contre mes yeux. J’étais prise de violents maux de tête, je ne voyais plus grands chose, tout était un mélange de couleur et même les sons ambiants étaient quelque peu vagues. C’est comme si le temps s’était arrêté pour s’accentuer sur cette douleur que j’étais en train de ressentir. Décidément, ça me prenait de plus en plus. Je me sentais étourdie, comme si le sol était chancelant sous mes pieds et c’est pour cette raison que je laisse mon corps glisser contre le mur jusqu’à ce que je me trouve contre le sol. De là, je ne bougeais plus me contentant de garder les yeux clos parce que j’avais franchement la tête qui tournait à cause de tout se mélange de couleur et de son. Je finis par retirer ma main de contre mes yeux pour les ouvrir, je ne voyais pas encore grand-chose, tout à l’heure c’était trop blanc et maintenant c’était trop noir. Je regardais devant moi alors que j’ajoutais simplement.
« -Je vois plus rien.»
Je savais que ca allait me revenir dans quelques instants mais dans ce genre de moment je ne sentais tout à fait vulnérable. J’étais ici avec Abel et je venais de faiblir, mon corps me faisait souvent comprendre que je devais me calmer mais je ne l’écoutais presque jamais. Je voyais noir, mais je voyais quelques formes se balader devant mes yeux, ce devait être lui.
Abel Halloran
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Ven 2 Sep - 6:23
Si j’en crois sa posture, je ne l’impressionne pas. Tant mieux ! Là n’était pas mon but. Au contraire, derrière mes sombres traits, j’essaie toujours, au préalable, de me montrer étrangement souriant. Elle ne faisait pas exception d’ailleurs. Si mes lèvres se fendent avec mépris dans un sourire, si je me moque d’elle ouvertement – il faut l’avouer, sa superbe est hilarante – je ne suis ni menaçant ni agressif. Pas même belliqueux, juste dédaigneux, prouvant par l’absurde qu’elle détient un secret inexploitable. Ainsi j’attire son attention. Elle décroise les bras. En signe de défaite ? Je n’en sais rien. Son arrogance est trop semblable à la mienne, sa puissance plus aléatoire mais ses conclusions terriblement dérangeante. En quelques jours, elle est la seconde à me deviner capable de comparer ma force magique à la sienne. La première étant ma sœur qui déduit l’identique de mes propos. Mais à quoi bon ? A quoi cela me servirait-il quand ma condition me déconcerte bien trop souvent ? La magie noire est systématiquement associée – par les plus faibles esprits – à obscurité, méchanceté et malveillance. Je ne suis rien de tout ça, comme l’exception qui confirmerait cette règle. Je suis davantage à un homme blessé qu’un homme mauvais. Dès lors, à cette injustice qui me ressemble guère, je suis ébahi et stupéfait. J’en reste même stoïque « Absolument pas. » déclaré-je légèrement radouci, soucieux de me laver des soupçons du genre. « Tu te méprends. Il n’y aucune comparaison à faire entre toi et moi. Je t’explique simplement que savoir ne fait pas tout. Il faut également avoir les moyens de nuire pour le faire et tu ne disposes pas de cet avantage. Rien de plus. » Et j’étais sincère.
Qu’elle soit une sorcière éveillée ou issue d’une vieille famille de magicien, elle n’en reste pas moins capable de belle magie. Celle-là même qui me rejeta des années plus tôt. Celle-là même qui malheureusement m’échappe. Si demain, j’étais blessé, je ne pourrais pas me soigner autrement qu’en appelant à l’aide une femme comme elle. Je devrais mettre à mal à ma fierté pour frapper à sa porte. Je deviendrais donc sa proie. Je serais à la merci de son seul jugement car elle pourra, si elle fait fi de son bon cœur, me laisser crever devant sa porte pour débarrasser le monde d’un magicien noir. Par chance, cela n’arrivera jamais – du moins, je le souhaite. Ma sœur est là pour combler mes failles. C’est son rôle comme le mien est de la protéger de mes desseins. Aussi, force est d’admettre que c’est l’avoir à mes côtés qui me rend si fort. Si je tombe, elle me relève. « Mais j’admets. Je n’ai pas été très malin. J’aurais dû attendre la nuit pour agir mais, j’étais pressé. Tu n’as aucune idée de ce que ça peut représenter pour moi. » Conclu-je tandis qu’elle s’avance légèrement vers moi, peut-être surprise par cette porte se verrouillant derrière elle et que je m’appuie contre les étagères métalliques de la pièce.
Déplacé, je la détaille. Amusé, je la taquine. Il n’était pas question qu’elle fasse les frais de ma folie. Si je voulais du sang, c’est qu’il m’est incapable d’ôter la vie d’un être innocent. La mort de Clayton est le fruit de ma colère, une colère sourde qui n’existe nullement entre mon interlocutrice et moi. Il se dégage de sa personne une aura bienveillante qu’il m’est difficile d’ignorer. J’en regrette même ma plaisanterie douteuse. « Tu ne devrais pas parler comme ça. On croirait entendre une femme qui, après un accident de voiture a perdu ses enfants, son mari et est devenu un légume. Elle, je comprendrais qu’elle juge sa vie inutile mais toi tu es juste malade. Tu n’as aucune raison d’être plainte. Si tu te soignais et te montrais patiente, tu pourrais guérir et reprendre le cours normal de ta vie. Et je plaisantais. Je ne te ferai jamais de mal. Je voulais juste t’expliquer pourquoi j’ai volé cette poche. Jan. Tu ‘écoutes ? » demandé-je quand elle me semble à milles lieues de moi.
Son teint est blafard, blanc comme craie, pâle comme la mort. Et soudain, elle m’inquiète. Je lui demande si tout va bien mais elle ne répond pas, clos les paupières et glisse le long du carrelage froid du mur où elle s’appuie. Visiblement, elle fait un malaise. Un malaise habituel à son état. Un malaise dont je profiterais bien pour m’enfuir. Sauf que si je suis aide-soignant, c’est que j’ai du cœur. L’abandonner à son sort est au-dessus de mes forces et me penchant sur elle, je dégage son visage de ses mains. « Tu es complètement gelée. Quand tu verras mieux, on sortira d’ici. En attendant, ne bouge pas et fais-moi confiance même si tes mains te brûlent un peu. Je vais juste te réchauffer, c’est tout.» ordonné-je avec douceur, ses mains toujours prisonnières des miennes dont la température augmente rapidement. Etre l’allié du feu à un bon niveau – ce qui est mon cas – présente des avantages considérables et de tout mon dévouement pour les malades, j’essaie d’augmenter la chaleur de son corps.
« Ca va mieux ? Tu vas pouvoir te lever ? Il faut qu’on aille te faire une prise de sang. Tu dois certainement manquer de globules blanches et tu peux pas prendre ça à la légère. Tu devrais mettre autant d’ardeur à te soigner que tu n’en as mis à me défier tout à l’heure. » et sans la brusquer, je l’aidai à se relever.
January S. Blackheart
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Ven 2 Sep - 8:14
Last Breathe, épisode 04 Ft. Abel & January
Abel me rendait tout à fait perplexe et je sais que j’avais porté des jugements rapides sur lui, mais il avait parfaitement su attirer ma méfiance pour plusieurs raisons. Depuis quelque temps, je n’étais plus moi-même. Je me créais une carapace, un mur entre moi et le monde. Je n’étais pas cette femme que je laissais paraître, je n’étais ni dure, ni mal intentionnée et pas non plus celle qui porte des jugements sans fondement sur les autres. Je n’avais pas les idées claires, la mort de ma mère m’avait changée, mais aussi ma maladie. J’étais devenue celle qui se coupait du monde et qui évitait les contacts, ceux qui pouvaient m’être bénéfiques. Au lieu de chercher le bon en chacun, je cherchais le mal, mais mes actions contrastaient avec ce que je voulais laisser paraître. J’étais celle qui donnait une chance, celle qui voulait aider les patients qui se trouvaient entre ces murs et apaiser leurs maux. Abel était tombé sur moi en ce moment où j’étais vulnérable, celui où j’avais peur de tout et de n’importe quoi. C’est exactement pour cette raison que je m’étais empressée de le juger avec ce que j’avais pu démasquer de lui. De plus, il en savait trop sur moi et pouvait parfaitement voir que je faisais tout de travers. J’aurais voulu qu’il ne sache rien, mais il était trop tard, il était tombé sur mon dossier et c’est pour cette raison que nous en étions là. Je n’avais pas envie de me comparer à lui, ma magie était surement moindre que la sienne, mais je la pratiquais pour des raisons précises. Je n’étais ni en quête de pouvoir, ni de force, mais en quête de moi-même. Je la pratiquais parce que c’est ce qui me restait de ma mère et que je ne souhaitais pas aux autres cette souffrance qui était cause de tous mes problèmes actuels. Je laissais mon regard se plonger dans le sien alors que ses mots me montraient que j’avais eu tort en me comportant comme je l’avais fait avec lui. Il avait raison, il était préférable de voler une poche de sang que de vider quelqu’un de son sang. Je ne pouvais nier cela, mais reste que je me demandais pour quel sort il avait besoin de ce sang. Je ne connaissais pratiquement rien de lui, et je ne voyais bien que ce que je voulais voir. Je le laissais parler, sentant le calme prendre un peu possession de moi et cette tension étrange entre nous se dissiper. Je ne voyais pas pourquoi je le méprisais à ce point et il était lui même en train de me prouver que je me méprenais simplement. J’avais fait un pas vers lui, le froid venait me glacer la peau et l’endroit me donnait froid dans le dos. Ce n’était certes pas le meilleur endroit pour avoir une conversation de ce genre avec lui. J’étais silencieuse, bien plus que tout à l’heure. Je pensais, à ce qu’il venait de me dire et je me demandais à quel point j’avais pu me méprendre à son sujet. Je n’en étais pas moins méfiante, mais je voulais en savoir plus, comme si j’avais envie de lui laisser cette chance de s’expliquer. Un faible sourire passait sur mon visage alors qu’il admettait ne pas avoir été malin sur le coup de son vol. Je ne savais pas ce qu’il voulait en faire, je n’en avais pas la moindre idée.
« -En effet. Je ne sais pas ce que tu veux en faire, ni ce que ça va t’apporter, mais c’est certes mieux que de vider quelqu’un de son sang, j’en suis consciente.»
Il avait raison, j’admettais avoir tort et peut-être m’être trompée sur ce que je pensais de lui, mais je ne savais que très peu de choses à son égard et il m’était difficile de mettre des pensées cohérentes sur lui. Et lui, il ne se trompait sur mon sujet. Je cachais ma maladie, mais à qui? J’étais seule. La solitude était devenue l’amie la plus importante que je pouvais avoir ou rêver d’avoir, elle me tenait, m’enlaçais et je me laisser bercer par cette présence maintenant trop familière. Je laissais mon regard planté dans le sien, sans avoir l’intention de le détourner, sans avoir l’intention de fuir cette conversation même si j’en avais plus envie que jamais. Sa remarque eu le dont de m’arracher un sourire. Je parlais comme une personne qui n’en avait rien à faire de sa vie, une personne qui baissait les bras. C’est ce que j’avais fait, j’abandonnais, n’acceptant pas tout ce qui pouvait se trouver sur mon chemin. J’étais lâche.
« -Je ne veux pas me faire prendre en pitié, ni que les gens me voient comme une malade et si j’agis de la sorte c’est parce que j’ai mes raisons comme tu a les tiennes Abel.»
Je voulais répondre autre chose, je voulais parler, lui dire ce que je pensais et aussi lui dire que je ne voulais pas être sauvée, mais tout semblait basculer autour de moi. Un arrêt dans le temps, une emphase sur cette douleur qui prenait place en moi, sur cette maladie qui prenait de l’expansion et cette maladie que je me refusais de soigner. Je me laissais glisser sur le mur, incapable de rester debout sur le plancher bien trop chancelant à mon goût, même si je me doutais que le plancher n’était pas la source du problème. Je fermais les yeux, parce que les couleurs me donnaient le tournis, j’avais un mal de tête puissant et je ne trouvais impuissante face à quelqu’un en qui je n’avais pas confiance. Je me sentais complètement déstabilisée. Des bruits de pas se faisaient entendre, je le sentais s’approcher de moi et je sentais ses mans prendre les miennes. Je ne pouvais empêcher un sursaut de prendre possession de mon corps, mais je ne bougeais pas fermant les yeux une fois de plus. Je savais que cela allait me passer, c’était juste une question de temps, mais combien de temps? Je laissais mes mains dans les siennes, je ne bougeais pas sentant la chaleur parcourir mes mains dans un picotement étrange. Je n’ajoutais rien, le fais que je le laisse faire prouvait que je lui accordais ma confiance et de toute façon, je n’avais pas grand-chose à perdre j’étais déjà mal en point. Après un moment j’ouvrais les yeux pour me rendre compte qu’il était devant moi, je voyais de nouveau et ma vue avait retrouvé ses couleurs normales. Je l’observais sans dire un mot pour le moment, je gardais le silence en l'observant. C'est comme si je le voyais d'une autre façon. J'observais ses yeux sombre, son visage, sa façon de me tenir les mains et de me regarder. J’étais juste encore plus perplexe que tout à l’heure vis-à-vis de lui. Je finis par me relever avec son aide, retrouvant l’équilibre que j’avais perdu un instant plus tôt.
« -Ca va Abel, j’ai l’habitude de toute façon ce n’est qu’un symptôme parmi tant d’autres. Ça va passer et je n’ai pas besoin de prendre de prise de sang. Ne t’inquiète pas pour moi, je n’ai pas besoin que tu me prennes en pitié ou que tu t’en fasses pour moi.»
Je disais cela sur un ton calme, je n’avais pas envie de m’emporter parce que je venais de faire un malaise, ce n’était pas grave. Il venait de voir deux parties de moi, tout à l’heure celle que je tentais de montrer à la face de monde et maintenant celle que j’étais réellement. Ce ne fut pas très long avant que nous ne retrouvions dans les couloirs déserts de l’hôpital. Une chose était certaine, je venais moi aussi de voir un côté que je ne voulais pas voir de lui. Un côté qui avait eu le don de me toucher et que j’aurai préféré ne pas voir. Il était tellement plus facile de détester les gens que de les apprécier. Je tournais le regard pour le poser sur lui et dans un élan de je ne sais quelle reconnaissance je lui parlais.
« -Merci.»
Abel Halloran
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Sam 3 Sep - 3:54
A aucun moment, je ne détournai mon regard du sien. Ainsi, j’eus le loisir d’en détailler la forme et la couleur. D’un vert atypique, ses pupilles impertinentes brillent telles deux émeraudes. Ils sont aussi beaux que sa détermination n’est absurde. Si elle était tout autre et si son arrogance ne m’agaçait pas tant, sans doute aurais-je pu les apprécier à leurs justes valeurs. Malheureusement, à son irritant entêtement, je suis aveugle des belles choses, aveugles de ses fins traits mutins, aveugle de cette fragilité que suggère son physique. Faut dire qu'elle le cache bien. Ses bras précédemment croisés, son regard hautain, sa stature droite et fière. Bref, tout y est pour me tromper mais je suis loin d'être dupe. Soudain, dans ses grands yeux, je distingue une lueur de bonne foi. Dieu qu’il est appréciable qu’elle lâche enfin du leste, qu’elle se montre finalement raisonnable.
« Je ne peux pas t’en dire davantage January. On se connait si peu que je n’ai franchement pas le cœur à te faire des confidences. Toi-même tu as des secrets que tu gardes jalousement. Il en va donc de même pour moi. C’est logique. Alors, juge-moi si tu veux, mais respecte au moins ça. Contente-toi de comprendre que mon vol est un mal pour un bien. Tout simplement.» insisté-je sans la moindre trace d’autorité et sans l’ombre d’une menace. Je n’avais rien à exiger d’elle, mis à part pour l’empêcher de se ridiculiser auprès de mes responsables. Mais une fois encore, il ne s’agissait pas moins d'un ordre. C'était plus un conseil. Rien de plus.
Instantanément, je me suis radouci, expliquant même qu’en aucun cas je n’avais eu cœur à l’effrayer. Bien sûr, je lui proposai de se sacrifier mais uniquement pour attiser sa logique, lassé par ces œillades accusatrices, blasé d’avoir à me justifier auprès d’elle. Elle qui ne sait rien de moi, si ce n’est ces certitudes auxquelles elle s’accroche. Néanmoins, conscient que mes sourires francs sont rares et que ma froideur n’a d’égale que mon insolence, je ne la blâme pas. Après tout, elle se contente bêtement de suivre son instinct aiguisé par la magie. Tout comme je suis lâchement victime de la mienne. Qui sait, le temps, peut-être, m’offrira un jour l’occasion rêvée de lui prouver qu’elle se trompe quand, pour l’instant, elle ne sait rien du but de mon larcin, quand pour l’instant, je ne sais rien de ses motivations pour se condamner seule à la potence.
Déplacé, c’est elle qui, à présent, compare nos situations. Qu’en sait-elle concrètement ? Rien. Comme d’habitude, mais elle se permet, allant jusqu’à m’arracher un ricanement amusé : « Tiens, c’est toi qui nous compare maintenant et entre nous, tu ne devrais pas parce que, contrairement à toi, moi, j’essaie de me sauver. Mais bon, cela ne me regarde pas hein. » Paraît-il qu’elle se répugne à lire pitié et compassion dans le comportement des autres. C’est louable. Ces sentiments sont tellement dégradants. Moi, je n’y songe que rarement. La vie ne laisse que très peu de liberté au hasard. Notre destin est tout tracé, j’en suis la preuve. Toutefois, lorsque notre sort rencontre la maladie, doit-on forcément comprendre qu’il veut notre mort ? Ne peut-on pas décemment s’imaginer qu’il s’agit d’une embûche sur le chemin mal éclairé de notre vie ? C’est ma philosophie : Ne jamais abandonner, se battre et se relever plus fort. Peut-être a-t-elle été trop couvée durant son enfance au point qu’à la moindre difficulté, elle baisse les bras. Je n’en sais trop rien et par-dessus-tout, ce n’est pas mon problème.
Mon problème c’est qu’appuyée contre le mur, ses faibles forces la quittent et elle s’écroule à terre. Fort de mon expérience, je reste calme cependant. Je gère cette situation en lui apportant mon aide. Je la réchauffe de ma magie et l’aide à se relever, la soutenant par le bras pour la faire sortir de la pièce. Elle fait peine à voir mais, contrairement à ce qu’elle croit, je n’ai aucunement pitié d’elle. Ses malaises sont la conséquence de ses choix, de ses carences qu’elle refuse de combler par un traitement. Dès lors, insistant lourdement pour l’emmener faire une prise de sang, je la rassure du mieux que je peux : « Je ne m’inquiète pas pour toi et j’ai encore moins de pitié pour toi. Je fais mon boulot c’est tout. Tu es patiente dans l’hôpital où je travaille. Ça se limite à ça.» mentis-je honteusement « J’imagine que tu ne voudras pas te faire hospitaliser. Déjà que tu ne veux pas de ta prise de sang. Tu es venue en voiture ? Parce que je ne peux pas te laisser reprendre la route après ça. J’ai fini d’ici une petite heure. Je vais t’emmener dans un endroit tranquille où tu pourras te reposer. Je te ramènerai après mon service.» ordonné-je avec douceur. Touché par ses remerciements et surtout par l'étrange façon dont elle me contempla plus tôt. Comme si elle me redécouvrait. Comme si elle admettait en silence qu'elle a fait jusqu'ici une heure. « Inutile de me remercier je te dis, c’est mon boulot. Et, ma proposition n’est pas négociable donc n’essaie pas de t’enfuir, je le saurai. » l’ai-je prévenue en l’emmenant clopin-clopant vers une salle de repos normalement destinée aux personnels.
Je l’y installai donc sans geste déplacé, soucieux de ne pas la brusquer autrement que par les mots. Et, tandis que je lui tends une bouteille d’eau, je m’assure qu’elle va mieux. Elle a l’air. Elle reprend des couleurs en tout cas. « Essaie de te reposer parce que tu n’as pas du tout bonne mine. Je te trouverais presque laide alors que.... » m’interrompis-je surpris par ce que je m’apprêtais à lui dire. Stoïque, je laissai donc planer un silence funeste entre elle et moi. Automatiquement, je me suis durci. Mon regard est à nouveau froid et je n'ai plus rien du jeune homme de coeur qu'elle considéra plus tôt. Je réprimai donc mon compliment. L’aider était bien suffisant. « Bref, repose-toi. Je serai là dans une heure. Si tu as besoin de quelque chose, bippe-moi. » Ainsi, je l’abandonnai, refermant la porte derrière moi.
January S. Blackheart
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Sam 3 Sep - 5:35
Last Breathe, épisode 05 Ft. Abel & January
C’était de cette façon que j’avais envie que les gens me regardent, je voulais qu’il voie une femme qui avait du caractère et du cran. Je ne voulais pas qu’il voie de moi la pauvre femme qui devait lutter pour vivre, celle qui était atteinte d’une grave maladie. C’est ce que je cherchais à oublier, à refouler et c’est ce que je tentais de faire croire à tous le monde, même à Abel. Il savait que j’étais malade, il en savait déjà plus que beaucoup de gens autour de moi. J’avais aussi l’impression qu’il pouvait lire en moi et cela me dérangeait bien plus que je ne le voulais. J’avais posé mon regard dans le sien depuis le début de notre entretien, comme si je le défiais, comme si je voulais lui montrer qu’il ne me faisait pas peur. Je voulais de voir de lui ce que je m’évertuais à croire, ce qui ne me plaisait pas et c’est ce que je faisais avec tout le monde, je ne voulais pas m’attacher aux gens. C’est pour cela que je ne voulais voir en lui que le magicien noir et que je me laissais emporter par les clichés associés à eux. Je l’écoutais et je comprenais qu’il ne veuille pas m’en dire plus, comme je ne voulais pas lui parler des raisons de mes agissements. Nous ne nous connaissions que très peu alors je nous voyais mal nous parler de nos blessures profondes et de nos secrets les plus enfouis. Je secouais doucement la tête, je comprenais ce qu’il me disait et je trouvais cela logique.
« -Je comprends Abel. Je sais, je n’ai pas plus envie de confier les raisons de mes agissements alors je me doute que c’est la même chose pour toi.»
Je remettais en question les jugements que j’avais portés à son égard, je dois avouer que je ne savais plus quoi penser d’Abel. Il avait été, dès notre premier contact, quelqu’un de qui je me méfiais, quelqu’un de fondamentalement différent de moi et c’est ce qui m’avait poussée à agir de la sorte. Je jugeais pour mieux m’éloigner, je détestais pour ne pas aimer. C’était ma façon de procéder et il n’allait pas échapper à la règle. Méfiance qui commençait à s’estomper et d’une façon je regrettais d’être venu le provoquer. J’aurais préféré le détester plutôt que de comprendre ce qu’il était en train de me dire. Détester était plus facile que le contraire. À sa phrase, à son rire, je ne le quittais pas du regard. C’était à mon tour de nous comparer, mais comme toujours, nous avions des raisons bien distinctes et il me le faisait clairement comprendre. Que pouvais-je ajouter de plus à cette vérité qu’il me lançait en plein visage? Rien. Je me contentais de rire, un rire court, mais quelque peu désemparé. J’abandonnais parce que je ne savais plus de quel côté allez. J’étais perdue dans un labyrinthe, je ne savais pas quelle sortie prendre, quel mur longer. J’avais surement besoin de quelqu’un pour m’aider à m’en sortir, mais je dénigrais cette aide, je la fuyais et je faisais tout pour ne pas l’obtenir. Juste pas égoïsme, juste parce que je ne savais plus. Je l’avais laissé prendre mes mains, laissant une certaine confiance prendre place entre nous, confiance que j’aurai préféré éviter que de vivre, mais je n’avais pas eu d’autre choix. Il me prouvait en agissant de la sorte que je m’étais surement trompée à son sujet et c’est pour cette raison que je n’avais pu empêcher mon regard de l’observer sous un jour nouveau, sous ce jour que je ne connaissais pas ou que je n’avais pas pris la peine de connaître. Il faut dire qu’aux premiers abords, Abel ne semblait pas du tout un homme doux. Une fois dans le couloir, je me remettais sur pied, je voulais me débrouiller toute seule, mais je me sentais encore chancelante de cette chute que je venais de faire. Je le suivais sans broncher, comme si j’avais capitulé et je tournais quelque peu le minois pour l’observer alors que nous marchions. S’il ne me prenait pas en pitié, j’étais contente de l’entendre, mais mes malaises étaient la cause de mon manque d’assiduité à vouloir me soigner alors il était de ma faute.
« -Oui je suis en voiture, mais je vais m’en sortir je suis bien venue ici en conduisant je peux aussi bien repartir.» Je marquais une pause. Je n’avais pas besoin qu’il prenne soin de moi et je me demandais encore pourquoi il le faisait. « -Je..» Je voulais le contredire, mais ses propos me semblaient fermes et il semblait décidé à ne pas me laisser partir. De toute façon, je devais attendre de me sentir un peu mieux avant de prendre le volant alors ça n’aurait pas été pour tout de suite. « -Tu n’as pas besoin de t’occuper de moi Abel, ça me rend plus mal à l’aise qu’autre chose.»
J’entrais donc dans cette salle à sa suite et je me posais sur un des lits. Je poussais un soupir en reposant mon regard dans le sien. Ça me faisait étrange de me sentir de la sorte envers lui, j’étais perplexe de cette douceur que je pouvais voir en lui. Une fois assise, je ne le quittais pas du regard en glissant une main distraite sur la peau de mon visage. Compliment coupé de sa part qui eut le don de faire naître un sourire sincère sur mes lèvres. Un amusement, surtout quand je voyais qu’aussitôt cette phrase commencée il retrouvait son froid sinistre. Je m’étais dit la même chose en ouvrant les yeux sur lui tout à l’heure. Je l’avais regardé pour me rendre compte qu’il était beau, chose que je n’avais jamais pris la peine de regarder et que je ne voulais simplement pas voir. Je le laissais donc partir sans ajouter rien de plus, le silence valait souvent mieux que les réponses que je pouvais lui donner. Je me posais donc sur le dos pour poser mon regard sur le plafond. Je ne savais pas pourquoi j’attendais cette fameuse heure, pourquoi je n’avais pas tenté de partir comme j’aurais dû le faire. Surement parce qu’il avait raison et que ce n’était pas raisonnable de conduire de la sorte. Je laissais mes yeux se fermer, sans pour autant m’endormir. Je n’aimais pas rester immobile ça me permettait de penser. Ce ne fut pas très long avant que j’entende la porte s’ouvrir de nouveau et j’ouvrais les yeux tout en me relevant pour poser mon regard sur Abel. Je me levais donc du lit, je me sentais mieux et j’avais repris des couleurs.
« -Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça Abel.»
Je reprenais mon manteau que je glissais contre mes épaules. Je me posais la question, je me demandais pourquoi il m’aidait alors que tout à l’heure je n’avais voulu que le défier et rien de plus.
Abel Halloran
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Sam 3 Sep - 9:54
Nous étions d’accord. Nous n’avions rien de plus à nous dire. Du moins, avant qu’elle ne s’écroule telle une poupée de chiffon. Une poupée chiffonnée. Une poupée abandonnée à l’arrière d’une vieille boutique de jouets qui jouerait constamment des coudes pour être appréciée à sa juste valeur. Une poupée lassée d’avoir à se battre pour qu’on la remarque. A mes yeux, c’était inutile. Sa fragilité est bien plus charmante que son leurre d’assurance. D’autant que, je n’en doute pas, elle ne trompe personne. Elle s’abîme dans des efforts vains pour s’édifier une carapace. Quiconque s’attarderait un tant soit peu dans ses yeux comprendrait bien vite que son paraître est plus surfait que son être. Fort de mon sacerdoce, je lui apportai une aide dérisoire sans hésiter. Je n’ai rien du stéréotype du magicien noir que s’imagine trop bien connaître les sorciers de l’autre côté du rempart. Sous mes glacials propos et ma distante indifférence se dissimule un homme de bien. Qui gratte le vernis s’en rendrait vite compte. Encore faut-il en avoir l’envie. Or, je soupçonnais la demoiselle de n’y avoir même pas songé avant que j’use de mes pouvoirs pour faire le bien. Aussi, ses mains dans les miennes, à présent qu’elle ouvre les yeux, nous nous découvrons mutuellement sous un jour nouveau. Adieu le dédain dans ses yeux. Au diable mes espiègleries pour la déstabiliser. Je suis délicat. Elle est gracile. Je la relève. Elle ne proteste pas. Elle a peur de la pitié. Je ne la plains pas. Elle reprend en vigueur. Je la soutiens toujours. Elle ne veut pas d’une prise de sang. Je l’emmène ailleurs où elle pourra se reposer. Bref, nous nous considérons d’un œil nouveau. J’arrive même à la trouver belle. Aussi belle que le jour. Comment avais-je pu rater ça ? Elle portait sur ses traits l’innocence de ces jeunes adultes plus proche de la vingtaine que de la trentaine. Pourtant, j’étais certain que sa beauté, loin d’être éphémère, traverserai les âges. Une beauté froide, presque irréelle. Une beauté touchante, presque émouvante. Une beauté venue d’ailleurs. Une beauté emprunte d’un certain goût du risque. Ce risque qu’elle affectionne particulièrement puisque visiblement, elle prit le risque de venir en voiture malgré qu’elle soit sujette aux étourdissements.
« Tu es complètement inconsciente. Que tu te crois invisible, c’est une chose. Mais, en prenant la route dans ton état, c’est la vie des autres que tu mets en danger. C’est plutôt calme en ce moment à l’hôpital et perso, je n’ai pas envie que ça change. Donc, tu ne discutes pas. Tu essaies de dormir et je te ramènerai tout à l’heure. Et je te l’ai dit, tu n’as pas à être mal à l’aise. Je fais mon boulot, c’est tout. » lui imposé-je franchement despotique bien avant que l’ombre d’une flatterie ne s’échappe de mes lèvres. Bien que je la réprimai juste à temps, je sus immédiatement qu’il était trop tard. Le sourire de la perspicace demoiselle en disait long. Au moins puis-je me vanter que sa grimace est dénue de mépris. Il est authentique et radieux. Pourtant, je me referme comme une huître. Mes traits se durcissent, je me raidis, me contracte et sors finalement de la pièce, refermant la porte derrière moi. Pour relâcher la pression, appuyer contre la porte j’ai soupiré avant de retourner à mes occupations.
Absent plus de quinze minutes, mon supérieur me passa un savon mémorable que j’expliquai par le vertige d’une patiente de l’hôpital. S’il avala la pilule, je devinais son scepticisme. Par rancœur, sans doute, il m’obligea à une heure supplémentaire. Une heure qui serait favorable à la demoiselle qui doit probablement être déjà endormie. Mon esprit vagabonde jusqu’à elle. Je me posais des questions sur son comportement et cette force insoupçonnée qui me déstabilisa outrageusement. Pourquoi elle refuse de vivre ? Pourquoi joue-t-elle mais avec détachement ? Distrait, je n’étais pas à mon métier. J’étais avec January, plus qu’inquiet que je voulais bien l’admettre. Et ces deux longues heures ne passent pas. Elles sont interminables et elles ont un amer d’éternité. Dieu seul sait comme je fus heureux de rejoindre les vestiaires pour ranger mon uniforme et enfiler ma veste de cuir noir. Noir qui me colle à la peau.
Pressé, je l’ai donc rejoins discrètement, veillant à ne pas lui faire peur. Sauf qu’elle était déjà bien réveillée, m’attendant patiemment et m’interrogeant sur ma déconcertante attitude. Que pourrais-je bien lui répondre ? Me justifier me ressemble peu. Encore moins quand mon comportement est pour moi une véritable surprise. « Je t’ai déjà répondu non ? Je le fais parce que c’est mon rôle et puis, parce que je suis comme ça aussi. Et puis je ne sais pas. Il faut vraiment une raison pour aider les gens ?» lui demandé-je en haussant les épaules. « Allez, file-moi tes clés. J’ai dû faire une heure parce que ton Docteur a moyennement aimé que je m’absente si longtemps. C’est pour ça que je suis en retard. » m’excusé-je la main tendue vers elle.
January S. Blackheart
Jan' ✗You take my troubles away
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Sujet: Re: Last breathe [Pv & Abel & Jan'] Mer 7 Sep - 14:04
Last Breathe, épisode 06 Ft. Abel & January
Je me laissais porter jusqu’à cette chambre où je n’avais pas réellement envie de me rendre et je me laissais tomber sur le lit dans un mouvement lent. Mes rechutes me faisaient de plus en plus perdre le contrôle et cela devenait de plus en plus difficile et je me doutais qu’avec le temps cela allait être bien pire. Je n’étais pas dupe au point de croire que tout allait bien se passer, surtout vu comment je me comportais. Je savais qu’il ne pouvait pas comprendre mon comportement ou ma façon d‘agir, mais je ne lui demandais pas de faire cela et je ne demandais à personne de le faire de toute façon. Couchée sur le lit, je laissais mon esprit vagabonder et des questions venir se glisser dans ma tête. Il y en avait tellement, de toute sorte et de toute nature. Je me tournais dans tous les sens. Je tentais de trouver le moyen de dormir et ce fut long avant que je n’y arrive. Gagnant le sommeil, je dormais surement une bonne demi-heure, mais je me réveillais rapidement. Je n’étais pas capable de dormir longtemps, surtout quand je n’étais pas chez moi. On n’est jamais mieux que chez soi, c’est ce que dit le vieux dicton. Je me retournais donc sur le dos, laissant mon regard se poser sur le plafond, en observant la couleur et le vide qu’il y avait. J’étais toute seule, mais cela ne faisait pas réellement différent de ce que je ressentais tous les jours. Je jetais un coup d’œil à ma montre pour me rendre compte qu’après une heure il n’était pas de retour, surement qu’il avait eu quelques imprévus. Je ne lui en voulais pas vraiment, il avait surement d’autres chats à fouetter. J’avais envie de partir, mais je restais couchée sur le lit sans rien faire d’autre que d’attendre. Je pensais à lui et je me demandais pourquoi il voulait m’aider alors que j’étais si distante et froide avec lui. Il n’était surement pas comme je le pensais, il devait autrement que je voulais le voir et me l’imaginer. Je ne bougeais pas jusqu’à ce que le bruit de la porte me fasse ouvrir les yeux que j’avais clos un instant plus tôt. Je ne dormais pas vraiment, mais je me contentais de contempler le noir. Au bruit de la porte, je levais directement la tête pour poser mon regard sur lui. Je finis donc par me lever du lit et je prenais mes choses en lui posant des questions sur ses intentions. Je ne sais pas ce qu’il pouvait tirer de l’aide qu’il me donnait et sa réponse ne me satisfaisait pas vraiment, mais peu importe. Je ne me comportais pas comme cela avec les patients, même si je voulais les aider de mon mieux. Je n’allais pas les porter et il aurait bien pu faire venir un taxi ou je ne sais quoi. Au final, il faisait ce qu’il voulait de toute façon.
« -Si tu le dis.»
Je n’allais pas non plus lui demander une raison alors qu’il me disait qu’il faisait cela parce que j’étais une patiente. C’était certes le cas, mais je me doutais qu’il y avait surement autre chose, mais je pouvais me tromper. Je sortais donc les clefs d’une des poches de mon manteau de cuir et je m’approchais de lui pour les déposer dans le creux de sa main. J’avais hésité pendant un instant, je ne prêtais jamais ma voiture. Une fois cela fait je passais la porte pour sortir de la pièce et descendre quelques étages. Je me demandais quelle réaction il allait avoir en voyant ma voiture, j’avais toujours aimé les voitures et la mienne m’avait couté une petite fortune. Je l’adorais et j’aimais entendre le son de son moteur. Je sortais donc de l’hôpital dans un silence profond me dirigeant vers ma voiture qui n’était pas trop loin. Une fois arrivées devant une mustang rouge deux portes, une voiture sport, je tournais mon regard vers lui pour l’observer et lui dire sur un ton franc.
« -Je te jure que si tu l’égratignes je t’arrache un bras.»
Une fois les portes ouvertes je me glissais sur le siège de cuir du côté passager. Il était particulièrement rare que je me trouvais de ce côté de ma voiture, en fait je ne laissais que très rarement le volant dans d’autres mains que les miennes, mais je savais qu’il n’allait pas me laisser conduire et je préférais ne pas la laisser dans le stationnement de l’hôpital. Je tentais donc de le guider du mieux que je le pouvais dans les rues de la ville jusqu’à ce que nous arrivions en plein cœur du centre-ville. C’est là que je vivais et cela me coûtait une petite fortune, mais c’est là que je me sentais bien. J’étais près de tout ce don j’avais besoin. Je laissais mon regard se porter à la fenêtre observant les images défiler devant mes yeux, les lumières, les gens qui marchaient à une heure aussi tardive dans les rues de la ville. Ce n’est qu’un petit moment plus tard que je lui indiquais où garer ma voiture. Ça me faisait étrange de ne pas conduire, mais je pense que je m’en serais voulu d’avoir tué quelqu’un et d’avoir en plus brisé ma voiture. Deux choses dont je n’avais simplement pas envie.