AGE ☞ 28 ans
ORIENTATION SEXUELLE☞ Hétero
ORIGINES ☞ Américain
RACE ☞ Humain
CASTE ☞ Mage noire aux prédispositions à la nécromancie non exploitée à ce jour.
OCCUPATION ☞ Aide-soignant
CARACTÈRE ☞ Calme / Perpétuellement en colère / Imprévisible / Possessif / Mystérieux / Insoumis / Curieux / Passionné /

QUEL TYPE DE SORCIER(RE) ÊTES VOUS ? ☞ Je suis issu d’une grande famille de sorcier. Chaque été, alors que nous partions en vacances dans la famille de ma mère profondément détestée par mon père, j’apprenais la magie avec les Douglas. Ainsi, mon oncle Marshall m’initia très jeune à la magie blanche et il est vrai qu’avant la mort de ma grand-mère, j’étais plutôt doué. Réputé pour sa maîtrise de la magie vaudou, il tenta pourtant de m’éloigner de mon destin de magicien noir. Comment aurait-il pu alors que mon père, violent, me fit vivre un enfer ? Il n'a jamais rien su de ma condition. Pas que je la cachais, mais bien parce qu'il n'écoutait pas. Quant à ma mère, elle ignora elle-même ce qu'elle était au profit de cet homme saumâtre. Je n'ai jamais rien eu à lui dire.
QUEL TYPE DE MAGIE PRATIQUEZ VOUS ? ☞Mage noir, je n’ai pas choisi ma condition. Elle s’est imposée à mon âme suite aux rudes épreuves de mon enfance. Battu par mon père, témoin de la soumission de ma mère, je me suis senti si souvent abandonner que ma colère devient ma meilleure amie. Elle a noirci mon âme au point que la magie blanche me refusa ardemment. J’ai donc appris, en compagnie de mon oncle, à maîtrise ce que la vie a choisi pour moi. Proche du feu, parfaite de l’image du sentiment qui m’anime, j’interagis parfois avec cet élément. Toutefois, j’évite au maximum. Je dois, pour obtenir de bon résultat, laisser sortir de mon cœur des émotions que je m’applique à maîtriser. L’utilisation du feu est mon dernier recours dans des situations critiques.
VOTRE NIVEAU DE PUISSANCE ☞ Etudiant très jeune les secrets de la magie noire avec son oncle, je dois admettre que j’ai pleinement conscience de mes capacités. Je maîtrise des sorts d’envoûtement ou de conjuration et l’invocation d’un golem est pour moi une promenade de santé. Si je suis à deux doigts d’atteindre le puissance maximale de mon « art », je le bride volontairement, tentant de préserver ce qu'il reste de mon âme usé par cette colère qui me ronge. Toutefois, il faut admettre qu’il peut arriver, parfois, que mué par une ire profonde, je déploie une puissance terrifiante. Heureusement, c’est rare. Ma sœur me tire de toute sa force loin de cette folie qui m’attend si je me laisse trop aller. Je lutte pour rester droit, peinant à sacrifier quiconque pour exercer mes arcanes. Je stagne donc volontairement au niveau 3. Le plus sûre pour ma santé mentale.
LE DIRECTOIRE ☞ Participer à la vie du directoire, c’est comme me brider. Répondre aux lois de ma caste me suffit amplement. J’ai déjà assez de mal à m’assumer tel que je suis, je doute qu’ils aient besoin de mes services. Moi-même je n’ai pas besoin d’eux. Ma discrétion n’a d’égale que ma méfiance. Nul ne doit savoir – sauf exception – que je suis un mage. Je n’en fais pas une fierté. A moins d’en être forcé, je n’approcherai jamais les activités du directoire.

1. Apprendre la mort de sa grand-mère lui fit terriblement mal. 2 Protecteur et impulsif, Abel est prêt à tout pour les gens qu’il aime 3 S’il n’a pas été le meilleur élève qui soit à l’école, il parle parfaitement le Français 4 Toujours songeur, il a tendance à intriguer les femmes 5 Il a un don inné pour se mettre dans des situations compliquées. C’est l’une de ses spécialités.6 Il a une panoplie de cercle de force tatoué un peu partout sur le corps. 7 Passionné, ses amours sont clairement fatigantes. Celle qui tombe dans ses griffes s’expose à des jeux subtils de bourreaux à victime. Ne doit-il pas s’assurer de la sincérité avant d’aimer ? Pour s’épanouir, il a besoin de posséder entièrement l’être convôité. Sa jalousie est donc exacerbée, entière et presque sadique pour combler la difficulté de vivre uniquement des amours entiers, sincères donc tourmentés et complexes. Vous comprendrez donc que le séduire sous-entend : oubliez les stratégies habituelles. Pour espérer une chance de l’attirer dans un lit, il faut le surprendre, lui lancer des défis à relever après avoir résolu les siens. Attirez son attention, ne perdez pas votre temps en discours ou manœuvres éhontées. .8 Refusant de vieillir, il vit à deux cent à l'heure, pour ne rien rater. 9 Sportif, il commence chaque journée par des pompes et des abdominaux. Il pratique également la boxe thaïlandaise pour se sortir de situation épineuse sans avoir recours à la magie 10 Discipliné, il ne va jamais à l’encontre de ses habitudes de vie11. Excellent nageur, il va à la piscine aussi souvent qu’il le peut12 Curieux, il s'intéresse à tout. 13. Amoureux du poker, il organise souvent des soirées dans sa maison qu'il partage avec sa soeur14. Il vit d'ailleurs avec cete dernière depuis leur arrivée à Washington. Il aime ça, pourtant, sa possessivité lui complique sérieusement la vie. 15. Accro au café, il en boit matin, midi et soir 16.Il le boit noir. Totalement noir. 17. Il déteste le chocolat.18. C’est un grand cinéphile. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il se rende au cinéma. 19. Ancien croyant, il a perdu la foi, persuadé qu'il ne veut plus dans lui dans son royaume céleste. 20. Il admire sa sœur pour sa force mentale mais s’inquiète pour elle. Il la trouve inquiète et fatiguée. 22. Il a peur de ce qui pourrait lui arriver s’il accepte son don pour la nécromancie. 23 Sa méfiance vis à vis des autres le rend insaisissable. 24 Il ne fête plus son anniversaire. 25 Devant la télé, c’est plus fort que lui. Il doit bouffer des chips. Des doritos de préférence. 26 Depuis le meurtre de Clayton, il est insomniaque. 27 S'il veut passer une bonne nuit, il doit impérativement prendre des somnifères. 28 Il porte toujours un couteau dans sa chaussure. 29 Généreux, il donne sans compter aux gens qu'il aime. 30 En amitié comme en amour, il est généralement fidèle. 30Des potions défensives préparées par sa soeur remplit ses poches.

Une veste légère sur le dos et quelques billets dans les poches de mon vieux jean’s, je quitte le foyer familial en catimini. Bien sûr, c’est provisoire. J’y retournerai mais pas sans avoir rendu hommage à ma grand-mère. Cette femme au teint tanné qui m’enseigna le respect, la tolérance et l’amour. Décédée quelques jours plus tôt d’une chute dans l’escalier, je me souviens avoir pleuré tout mon saoul, enfermé dans ma chambre, à l’abri des regards indiscrets. Notre grand-mère, ma sœur et moi l’aimions énormément. Pour ma part, peut-être même davantage que mes propres parents. La lâcheté de mon père – homme malheureux cognant fort pour s’accorder un peu de crédit – et la soumission de ma mère – femme bridée par son mari violent – me débectait profondément et malgré ma jeunesse, privé de l’insouciance des enfants de mon âge, je cultivais pour l’un une haine innommable et pour l’autre une pitié ineffable. Sentiments anormaux et irrespectueux. Mais comment pouvait-il en être autrement quand chaque jour, depuis mon plus jeune âge, je suis victime ou témoin d’injustice et de violence ? A l’alcool, j’aurais pu comprendre et peut-être pardonner. Mais mon géniteur était un homme sobre, un homme simplement mauvais et étroit d’esprit, insultant largement ma mère d’être métissée et d’avoir pour ancêtres des noirs. Des hommes et des femmes valeureux qui me léguèrent leur courage. Aussi, j’ignorai les ordres de mon père qui, riant de bon cœur, nous interdit- la veille - d’assister aux funérailles de ma grand-mère. Si j’avais pu, j’aurais pris ma sœur par la main pour l’entraîner avec moi. Pourtant, je savais qu’à mon insolence, je gagnerais une trempe violente. Pour la préserver, je partis donc seul jusqu’au village voisin pour ne rentrer que très tard dans la soirée.

Alors que je pousse la porte de ma maison avec une certaine appréhension, un lourd et dense silence m’accueille. Quiétude étonnante quand j’ai quitté sans mot dire le foyer durant la journée entière, négligeant les diverses tâches imposées par mon père. A ce calme singulier, j’ai un mauvais pressentiment. Un pressentiment sinueux qui sert mon estomac dans un étau. Croyez-moi, j’aurais préféré distinguer le cliquetis de la ceinture du chef de famille. Alors, j’ai soupiré pour me rassurer. Après tout, peut-être ma mère, animée de bravoure, émietta un somnifère dans le café du bourreau, que mon absence demeure inaperçue. Doux rêves. Tandis que je grimpe l'étage en catimini et sur la pointe des pieds pour éviter qu'il ne grince, je suis cueilli sur le palier par une rouste qui m’assomme. J’en chancèle, dégringole l’escalier et recroquevillé sur moi-même pour me protéger, je suis à peine conscient du lourd pas de mon père sur les marches, seule la douleur de mon ventre assailli de coup de pieds me tient paradoxalement en vie. « Espère de petit merdeux » hurle-t-il à s’en casser la voix, réveillant ma mère qui, au pas de la porte de sa chambre, protège ma sœur de ce spectacle en lui bouchant les oreilles et en cachant son minois dans sa poitrine. « Pour qui tu te prends de me désobéir. Tu te prends pour un nègre hein ? Et bien je vais te traiter comme il le mérite. » Cette nuit, il aurait pu me tuer. Il m’a simplement démis l’épaule, une épaule qui resterait à jamais fragile, douloureuse, aujourd’hui encore, les jours humides ou les nuits d’orage. Si j’ai pleuré ? Certainement mais, à n’en point douter, mes sanglots ne suent pas la souffrance physique mais bien ma rage. Cette rage incommensurable qui, de jours en jours, de mois en mois et d’années en années, s’est considérablement amplifiée. M’enfuir et libérer ma sœur de notre tortionnaire est devenu ma seule raison de vivre. Mon unique raison de vivre et, durant nos nombreux têtes à têtes, c’est sans relâche que je contai à ma sœur cet ailleurs où les femmes sont cultivées et indépendantes. Cet ailleurs où leur père les aiment non pour ce qu’elles apporteront mais bien pour ce qu’elles sont. Cet ailleurs que je lui promets un jour, fermement accroché au talisman de l’oncle Marshall, y puisant force et détermination, y trouvant motivation pour étudier la magie et la sorcellerie.

***

Fatiguée par son âge déjà avancé, mon oncle essuyait quelques gouttes de sueurs perlant sur son front quand des os savamment accrochés au dessus de la porte ouverte répandent leur relative mélodie dans toute la maisonnée. Aussi, j’y pénétrai à tâtons, un contrit sourire forcé au coin des lèvres, mal à l’aise d’avoir investi – depuis déjà plus de deux mois – la modeste demeure de notre aïeul. « Tu voulais me voir Oncle Marshall ? » chuchotais-je un peu las, m’appuyant contre le chambranle de la porte. « Oh. Abel. Oui. Entre donc, ne reste pas à l’extérieur. Tu es ici chez toi voyons. » Je m’exécutai et, prenant place sur l’un des sièges de la cuisine, je me préparai à cette conversation. J’avoue, je l’appréhende cette discussion. Depuis ce jour où il nous ramassa, Dakota et moi, au bord de la route, je le sens m’épier de son regard inquisiteur. Comment aurait-il pu négliger mes plaies béantes qui ne m'inspirent que colère ? Je lutte, certes, mais je suis incapable de bonne magie. La belle magie protectrice qui trouve sa source dans la terre. Force est d’admettre que l’ongle Marshall n’ignore pas mes prédispositions à la magie noire. Je ne l’ai pas appelée pourtant, elle est venue à moi naturellement, attirée par la noirceur de mon âme. Noble, installé juste devant moi, croise les mains et me fixe de son œil grave. La lueur étrange de ses yeux caramel m’inquiète quelque peu. J’étais mal à l’aise, si bien qu’à ses premiers mots, mon cœur sauta un battement.

« Ta sœur te ressemble de plus en plus. Sauf que vous n’êtes pas animés par les mêmes forces elle et toi.» remarque-t-il sombrement quand je lui souris mi figue mi raisin, assurant n’avoir nullement choisi ma condition. « Je savais que tu finirais par m’en parler. J’ai beau avoir tout essayé, je n’arrive même plus à lancer un sort de protection. Quand j’essaie, ça tourne au cauchemar. Tout ce que je parviens à faire sortir de mes mains c’est des espèces de boule d’énergie négative qui explosent dès qu’elles entrent en contact avec un tronc d’arbre qui a failli écraser une biche. Je ne suis pas très fier de cela mais je ne sais pas comment empêcher ce genre de phénomène. » A mon désarroi je secoue la tête, effrayé à l’idée de n’être plus qu’une abomination pour mon oncle et un blasphème pour ma sœur. Elle est si pure et si croyante quand ma foi me fugue peu à peu. « Je sais. Et je crois qu’il est trop tard. Tu es si jeune et déjà si blessé qu’il nous sera difficile de revenir en arrière à présent. » J’ai haussé les épaules en hochant la tête, dépité par ce terrible constat, et profondément anxieux. Je n’avais qu’une faible idée de la différence entre la magie blanche – là seule que j’étudiais jusqu’ici – et la magie noire, qui rythmera mes insomnies désormais. « Inutile de t’inquiéter à ce point Abel. Je vais t’aider à maîtriser tes pouvoirs mais, il est impératif que tu ne parles pas à ta sœur de cette situation. Elle a à peine seize ans et si d’aventures, pour préserver votre complicité, elle se mettait en tête de toucher à la magie noire, elle n’y survivrait pas. Elle n’a pas ta force... du moins, pas encore. » La simple idée de mentir a Dakota me répugnait, pourtant, je ne protestai pas. Ma confiance en mon oncle était sans borne et sans entrave. J’opinai du chef sans piper d’autres mots qu’une question logiques sur l’étendue de la magie noire. « Que dois-je faire exactement ? Qu’est ce que ça implique pour moi ? Ces derniers temps, j’ai l’impression que je deviens complètement fou » Il a ri. Il a ri de bon cœur sans méchanceté, peut-être même rassuré par mon ignorance. Ainsi pourrait-il me guider sur les chemins dangereux et mal éclairés de mon apprentissage de cette maléfique sorcellerie. Il me rassura, je n’étais pas un cas désespéré, au contraire, probablement m’aurait-il déjà chassé. « Tu es encore si naïf Abel que je crains que mes révélations ne te plaisent guère. Pour approcher de ton maximum, tu devras puiser ta puissance dans tes émotions les plus sombres comme ta colère pour ton père ou ta déception face au comportement de ta mère. L’utilisation de tes pouvoirs te fatiguera, elle t’épuisera et à chaque fois, si tu ne t’endurcis pas, tu feras un pas vers la folie. Tu devras user de ton sang ou de celui d’autres créatures vivantes comme des chiens, des chats, des rats et parfois même d’êtres humains pour parvenir à tes fins. Je te sais fondamentalement bon Abel, et je sais aussi que tu agiras sans grande gaieté de cœur et pourtant, même si je garderais volontiers dans l’ignorance, ton aura toute entière transpire de cette forme de sorcellerie. Aussi, je préfère t’apprendre moi-même ses arcanes que te livrer en pâture à d’autres qui omettront certainement de t’enseigner la parcimonie. Car avant toute chose, il faut que tu sois bien conscient que la magie noire corrompra ton cœur et ton âme, elle te la volera avec désinvolture. Garde-toi bien de l’utiliser à tout va, à mauvais escient et pour le plaisir.» Horrifié par le tableau qu’il me dépeint, j’avalai de travers une gorgée d’eau. Je crois m’étouffer et je laisse un « putain » déplacé s’échapper de mes lèvres. « Je n’ai pas envie de devenir un monstre. » confessé-je stupéfait et les yeux ronds. « Ce n’est pas de mon ressort mon grand, toi seul décidera de ton avenir. Et tant que j'y pense, enlève ce talisman. Il ne te sert plus à rien désormais. » a-t-il conseillé avant de quitter la table. Je m'exécutai sans poser de question, prêtant à mon pendentif un pouvoir qui ne me concernera plus jamais.

Ce soir-là, alors que je prie ce Dieu qui m’abandonne – ou qui je rejette malgré moi – je me souviens avoir pris la seconde décision la plus importante de ma vie depuis la nuit de l’enterrement de ma grand-mère. Tout comme je sauvai ma sœur de l’emprise de mon père, je devais la protéger de moi et de ce que je risquais de devenir. Alors j’ai pris un job pour me payer des études et trois ans plus tard, conscient que cette magie coulant dans ma veine est plus bien vigoureuse que moi, j’emménageai avec ma petite copine, soucieux de vivre une vie normale à défaut de l’être moi-même.

***

A son visage tuméfié, je sortais de mes gonds et une puissance nouvelle s’empare de tout mon être. Ma colère est incontrôlable, elle retrouve un second souffle. Quelle déception. Durant des années, je la bridai et aujourd’hui, face à la métamorphose spontanée – bien que contrôlée – de ma sœur, elle est à présent plus vive que jamais. Indolent poison qui aura ma peau, venin subtile qui causera ma perte. A mes oreilles, je l’entends brailler et prendre possession de mon âme. Elle y insuffle des desseins malsains comme retrouver et tuer de mes mains l’homme qui remplaça mon père dans la vie de Dakota. Clayton était mon collègue et mon ami. Il avait tout mon respect et dès lors, c’est en toute confiance que je lui confiai la prunelle de mes yeux. Dakota est davantage ma rédemption que ma parente alors qu’elle détient les clés de ma raison. Elle peut, de sa belle sorcellerie, canaliser la noirceur de mon âme. Nul ne touche donc à ma sœur sans goûter à mon courroux. Aussi, sourd de ses recommandations, j’ai quitté la table de ce fast-food où nous nous sommes retrouvés. Je l’ai provisoirement abandonnée à sa nouvelle condition en ordonnant, de toute mon autorité, qu’elle retourne chez notre oncle Marshall. Là-bas, tandis que je chercherai la vengeance, elle sera en sécurité quant à moi, j’ai enfourché ma moto non pour rejoindre ma concubine mais bel et bien pour répondre à ma rancœur entêtante.

Les coups portés contre la porte d’entrée firent trembler les murs de sa maison. Pourtant, il lui fallut de longues minutes pour que Clay vienne m’ouvrir. Il était, paraît-il, enfermé dans son garage, frappant contre un sac de boxe, un casque diffusant du Metallica bien vissé sur ses oreilles : « J’ai vu les étagères tressautés. Tu as l’air furax vieux, qu’est ce qui se passe ? » J’étais outré au point que j’en écarquillai les yeux. Oserait-il se moquer de moi ? A quel saint se voue-t-il pour me juger ignorant de son comportement ? J’en serrai les poings mais ne pipai mot pour autant, pénétrant calmement dans ses appartements en réclamant ma sœur. Je prêchai le faux pour connaître le vrai, m’interrogeant sur l’audace de mon ex-beau-frère. « Elle n’est pas là vieux. Elle est chez une copine. » Il ment. Il ment honteusement et m’arrache un rictus de mauvais augure car j’ai levé ma main gantée de cuir dans un mouvement noble et solennel. Un geste presque élégant alors que je cloue au sol le menteur. Sans mon consentement, se mouvoir librement est pour lui devenu impossible. « Chez une copine. Intéressant. Tu l’y as laissée après l’avoir tabassé comme un homme ? » ai-je demandé d’une dangereuse sérénité alors que je réprime douloureusement mon besoin de lui décocher un coup de point. Cela laisserait des traces, un trace de bagarre qui détruirait mes plans. « Qu’est ce que tu m’as fait, espèce de lâche. » Dieu que j’aimais cette comparaison dans sa bouche. Elle résonnait comme un compliment. « C’est un charme néfaste. Un charme de magie noire. Tu ne sais pas ce que c’est n’est-ce pas ? Alors, je vais te confier un secret de la même manière que je t’ai un jour confié ma sœur. Nous sommes tout deux issus d’une vieille famille de magicien ou de sorcier si tu préfères et s’il existe différentes formes de sorcellerie, je crois pratiquer l’une des plus mauvaises. Je peux, par exemple, te forcer à ça » Il s’avança jusqu’à sa table basse où je déposai un magnum « Et à ça aussi » Il se saisit de l’arme dans une grimace « Et le plus drôle, à ça !» Il point le canon sur sa tempe, son index tremblant sur la gâchette. « Crois-tu que tu mérites de vivre Clay ? » Cette lueur de folie brillant au fond de mes prunelles l’effraie au point qu’il s’en oublie, mouillant son pantalon. « Mon pauvre ami, j’aurais aimé t'épargner » ai-je juré en m’asseyant dans son sofa « J’aurais vraiment aimé te laisser le bénéfice du doute mais, tu connais mon secret à présent. Et, la dernière fois que je t’ai confié quelque chose d’important pour moi, qu'en as-tu fait ? Qu'as-tu fait de ma soeur à part l'humilier et l'éteindre ? Tu la frappais et tu me regardais droit dans les yeux sans la moindre once de honte. tu es une crapule Clayton, et les crapules ne peuvent pas vivre.» Bien sûr, il me supplie de lui laisser la vie sauve mais je ne veux pas l'entendre et, une détonation plus tard, il s’explosait la cervelle. « Requiescat in pace » chuchotais-je avant d’avertir la police de ce triste suicide. Jamais je ne fus soupçonné de ce meurtre déguisé. Jamais. Epouvanté par cette cruauté nouvelle, j’ai décrit avec justesse que je redoublai d’effort pour le sauver. « Voyez-vous, ma sœur l’a quitté et il n’a jamais supporté. J’avais peur pour lui, je l’ai rejoins mais je n’ai pas pu le raisonner. C’était horrible » ai-je confié salement affligé par cette mort alors qu'intérieurement je jubile.

Cette nuit-là, en rentrant chez moi, j'ai rassemblé mes affaires, abandonnant cette belle blonde qui m'attendait patiemment. Elle était trop amoureuse pour me comprendre. Trop égoïste pour accepter que les besoins de ma soeur prévalaient sur les siens. Désespéré, elle a dit vouloir me suivre et je refusai, presque agressif. Et, si elle pleura toutes les larmes de son corps, je n'en fus jamais témoin. Je n'ai jamais fait machine-arrière. Ou du moins, jamais face à face !

***

Force est d’admettre que ma sœur s’acclimate bien à sa nouvelle vie en meute. Aussi, puisqu’elle s’y sent chez elle et que je n’y a pas ma place, j’essaie doucement de reprendre le cours de ma vie. Je travaille toujours comme aide-soignant mais plus en Lousiane mais à Washington. Parfois, pendant mes pauses, je perds mon temps à téléphoner à mon ex pour raccrocher dès qu'elle décroche. Quelques fois encore, je m'assure auprès d'une connaissance commune qu’elle survit bien à la rupture Cette rupture forcée pour soutenir ma sœur après sa transformation. Je sais qu'elle m'en veux, je peux parfaitement le comprendre. A mon départ, je lui mentis, cachant la vérité derrière un aveu de non-amour. En réalité, je ne sais si j'étais vraiment sincère. Je crois qu’il est plus facile pour moi d’ignorer les suppliques de mon cœur plutôt qu'assumer qu'elle me manque souvent. J’ai tant d’autres chats à fouetter.

Depuis le meurtre de Clayton, je suis promis, d’après mon oncle Marshall, à un sombre avenir si je ne change pas rapidement mon fusil d’épaule. Qu’est ce que cela veut dire ? Qu’en plus de lutter contre cette magie qui m’inonde, je dois négliger les propos de mon collègue à la morgue qui me prétend capable de nécromancie ? Dois-je me laisser mordre par ma sœur pour la rejoindre dans la meute ? « Que fois-je faire ? » est probablement la question que je pose le plus souvent à Marshall qui, à mon grand désarroi, répond systématiquement : « Ecoute ce qu’il y a de meilleur en toi » Je nage en eaux troubles. A ce jour, je déplore ne plus avancer. La nuit, je revois la cervelle de Clayton se répandre sur mes vêtements. Parfois, je crois sentir sa présence dans mon dos et rien que d’y penser j’en tremble. Stephen King a écrit : « Les monstres existent. Les fantômes aussi. Ils vivent à l'intérieur de nous et parfois... Ils gagnent. » Les miens auront ma peau, je n’en doute plus.

PSEUDO / PRÉNOM ☞ Salem
PRÉSENCE ☞ Souvent, très souvent
OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM ☞ Daturaaaaaa
COMMENTAIRE(S) ☞ Euh....
POSTE VACANT, SCENARIO OU INVENTÉ ☞ Inventé
COMPTE PRINCIPAL OU DC ☞ Compte principal
AVATAR ☞ Michael Trevino